« Le Moi inconnu », c’est ainsi que le Père Bernard Bro appelle l’Esprit Saint dans un de ses livres. Quand nous évoquons le Dieu unique, Père, Fils et Esprit Saint, il nous est relativement facile d’associer une réalité au Père et au Fils. Abraham est un père, même s’il a fallu attendre des années pour qu’il le devienne. Jacob est le père d’une famille nombreuse. Isaac est un fils, Juda, Joseph et Benjamin sont des fils… Mais qu’en est-il du Saint Esprit ? Pas facile de le concevoir comme une personne, comme un MOI. De là, le Moi inconnu !
Il est pourtant omniprésent, lors de la création, lors de la rédemption et dans la vie de l’Eglise jusqu’à la fin des temps.
Juste un mot
Les images qui l’évoquent sont multiples : le feu, le vent, la tempête, la brise légère, la flamme, l’eau vive, la sève… Un jour, lors d’un échange, un confirmand m’a dit : « Dites-le -moi en un mot, un seul : c’est quoi, l’Esprit Saint ? » Spontanément, j’ai répondu : « La Vie ! » (même s’il s’agit de deux mots et pas d’un seul !) Bien sûr, je n’ai rien inventé en disant cela. Le symbole de Nicée-Constantinople l’exprime ainsi : « Je crois en l’Esprit Saint, qui est Seigneur et qui donne LA VIE. » Et saint Paul jubile dans la lettre aux chrétiens de Rome : « L’Esprit est votre vie » (Rm 8, 10). Au fond, la Trinité n’a jamais eu autre chose en vue que notre vie ! Quand les Sadducéens mettent en doute la résurrection des morts, Jésus est très clair : le Père « n’est pas le Dieu des morts, mais le Dieu des vivants ! Vous êtes complètement dans l’erreur ! » (Mt 22, 32) Et quand Jésus s’exprime sur sa propre mission, il affirme : « Je suis venu pour que les hommes aient la vie et qu’ils l’aient en abondance » (Jn 10, 10).
L’Esprit Saint est celui qui donne la vie, le vivificateur !
Je suis le Vivant
Depuis cinquante jours, les chrétiens fêtent le Dieu de la vie ! « Vous me verrez vivant et vous vivrez aussi, » dit Jésus aux siens avant de s’en aller vers la Passion et la mort sur la croix (Jn 14, 19). « Ne crains pas. Moi, je suis le Premier et le Dernier, le Vivant : j’étais mort, et me voilà vivant pour les siècles des siècles. Je détiens les clés de la mort et du séjour des morts. » (Ap 1, 17s) Come j’aime cette parole de Jésus ressuscité dans le livre de l’Apocalypse. Jésus parle de sa propre mort au passé : J’étais mort et me voilà vivant, mais il est vivant d’une vie nouvelle sur laquelle la mort n’a plus de prise : il est vivant pour les siècles des siècles.
Au cœur de la crise du Corona que nous traversons, il me semble que cette Bonne Nouvelle de Pâques n’a pas été proclamée suffisamment. Ce virus nous a mis dans une situation compliquée et quelque part impossible. D’un côté, et c’est très noble, on a voulu préserver la santé des personnes à risque en limitant voire en interdisant les contacts. Mais il y a eu l’envers de la médaille, car de l’autre côté, beaucoup de personnes se sont trouvées isolées, notamment au moment de leur mort. Cela a été une source de souffrances aiguës pour eux et pour leurs proches. Heureusement, les services d’aumônerie catholique ont – au bout d’un temps – la possibilité d’accéder auprès des malades pour leur manifester la proximité du Seigneur et de l’Eglise en cette heure décisive de leur vie.
Vous vivrez !
Le témoignage d’un jeune médecin italien (Julian Urban, 38 ans) a fait le tour du monde grâce à internet. Comme beaucoup de ses collègues, il se vantait d’être athée et il se moquait de ses parents qui vont à l’église le dimanche. La crise sanitaire l’a poussé dans ses derniers retranchements : les capacités et possibilités humaines se sont avéré limitées et largement insuffisantes. Ce qui l’a complètement retourné, c’est le travail pastoral d’un vieux curé de 75 ans : sans craindre pour sa propre vie, il a rejoint les mourants, leur tenait la main et, Bible en main, leur annonçait l’espérance chrétienne, la Bonne Nouvelle du Dieu de la Vie !
« Ne crains pas. Je suis l’Alpha et l’Oméga, je suis le Vivant. J’étais mort, et me voilà vivant pour les siècles des siècles. Je détiens les clés de la mort et du séjour des morts. » Vraiment, Jésus est le personnage-clé de l’histoire des hommes. Pour lui, la mort, c’est du passé. Dès à présent, il se préoccupe et s’occupe de notre présent et de notre avenir : « L’Esprit est votre vie, et cet Esprit demeure en vous ! »
Et voici la Bonne Nouvelle : « Si l’Esprit de Celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, Celui qui a ressuscité Jésus Christ d’entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels, par son Esprit qui habite en vous » (Rm 8, 11)
Viens, Esprit Saint et remplis le cœur de tes fidèles. Renouvelle la face de la terre !
Abbé Leo Palm
célébrations domestiques à télécharger
Vigile de Pentecôte, céléb dom, adultes + enfants
Vigile de Pentecôte, céléb dom, adultes seuls
Prière universelle
- Envoie ton Esprit sur la terre des hommes que tu as créée : sans ton Esprit d’amour, elle demeure désolée, informe et vide. Envoie l’Esprit qui renouvelle la face de la terre.
- Envoie ton Esprit sur les peuples en guerre, en particulier sur les Yéménites, les Libyens et les Syriens : sans ton Esprit d’unité, l’humanité reste déchirée. Pour susciter la concorde et la paix véritables, envoie ton Esprit.
- Envoie ton Esprit sur l’Eglise de notre temps. Sans ton Esprit de communion, la tunique sans couture tombe en lambeaux. Pour l’unité et l’harmonie entre tous les baptisés, envoie ton Esprit.
- Envoie ton Esprit sur les missionnaires d’aujourd’hui. Sans ton Esprit de feu, ils n’auront pas l’audace et la persévérance pour annoncer ta Bonne Nouvelle à temps et à contretemps. Pour que la joie de l’évangile se répande parmi tous les peuples, envoie ton Esprit.
- Envoie ton Esprit sur chacun de nous et sur tous ceux que tu nous as confiés. Sans la présence de l’Esprit nous ne savons pas aimer, prier et servir comme il faut. Pour nous convertir au Christ et à son Evangile, envoie ton Esprit.