Où est-il, ton Dieu ?

Où est-il, ton Dieu ?

« Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas ! » (Jn 1, 26)

Le messie est là, incognito. Mais très bientôt, Jean Baptiste l’identifiera et le montera à ses contemporains. Et beaucoup quitteront Jean et suivront Jésus. Les disciples – en particulier les apôtres – vont demeurer et cheminer avec Jésus, et ils apprendront à le connaître ! Et au bout du parcours, ils passeront leur examen haut la main. Qui pourrait en douter ? Eh bien, non ! Ils reçoivent un mauvais bulletin. Le soir avant sa mort, Jésus se voit obligé de dire à l’un des apôtres : « Je suis avec vous depuis si longtemps, Philippe, et tu ne me connais pas encore ! » (Jn 14, 9) Qu’est-ce qui amène Jésus à ce constat décevant ?

Jésus vient de dire : « Je suis le chemin, la vérité et la vie. Personne ne va au Père sans passer par moi. – Montre-nous le Père, cela nous suffit ! – Mais Philippe : ne sais-tu pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ? Qui m’a vu a vu le Père. » (Jn 14, 6…10) Il ne faut pas chercher Dieu ailleurs que dans cet homme qu’est Jésus de Nazareth. Là se trouve la pierre d’achoppement de notre foi chrétienne : tu veux voir Dieu ? Regarde cet homme qu’est Jésus. Et pas seulement lui. C’est le grand mystère – pour ne pas dire le grand scandale – que nous fêtons à Noël : le mystère de l’incarnation. Dieu s’est fait homme !

Par l’incarnation, Dieu prend le risque d’une solidarité totale avec l’humanité, en particulier avec les plus vulnérables, les plus fragiles. Il s’identifie littéralement à eux. Dans les affamés et les assoiffés de ce monde, c’est Dieu qui a faim et soif ; dans l’étranger, c’est Dieu qui frappe à notre porte ; l’homme nu nous révèle la nudité de Dieu ; le malade et le prisonnier sont les cachettes de Dieu. (Mt 25, 31…46) Quand est-ce que nous t’avons vu affamé, assoiffé, nu, étranger, malade, prisonnier ? Quand, au lieu de regarder vers le ciel, vous avez scruté la terre, quand vous n’avez pas détourné le regard et fermé les yeux sur ma misère. « Ce que vous avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères et sœurs, c’est à moi que vous l’avez fait ! » « Ce que vous n’avez pas fait à l’un de ces petits, à moi non plus, vous ne l’avez pas fait ! » (Mt 25)

Avouons que ce sont des paroles redoutables. Bien plus : le vrai Dieu exige de nous un fameux retournement, une terrible conversion. Il nous oblige à revoir toutes les belles idées que nous avions pu nous faire sur lui. Car Dieu n’est pas une idée, aussi belle soit-elle. Le vrai Dieu nous ramène au réel.

L’apôtre Paul a dû découvrir cela lors de son voyage missionnaire en Grèce. Quand il arrive à Athènes, il parcourt d’abord la ville et découvre une multitude de temples dédiés aux différentes divinités. Un temple porte l’inscription : « Au Dieu inconnu. » L’apôtre estime qu’il dispose là d’un excellent point de départ pour annoncer le Dieu de Jésus Christ. Il évoque l’homme Jésus, mort et ressuscité, appelé à juger toute l’humanité. Mais les sages d’Athènes se moquent de lui parce qu’ils se font une idée bien plus haute de Dieu. A Corinthe, par contre, son évangile touche le cœur des plus pauvres. Beaucoup de Corinthiens accueillent dans le Crucifié celui qui révèle le vrai visage de Dieu.

Le Dieu de Jésus Christ est un Dieu dérangeant, parce qu’il est tellement proche, parce que nous le rencontrons à tous les coins de rue. Un Dieu qui resterait gentiment dans son ciel ou dans nos églises nous arrangerait beaucoup mieux. Un Dieu qui embarque sur un vieux bateau pour traverser la Mer méditerranée et venir en Europe, un Dieu qui croupit dans les camps de réfugiés, menacé par le froid, la faim, la pandémie, un Dieu qui qui est sans domicile fixe et tend la main pour mendier dans nos rues commerçantes… Ce Dieu risque de jouer le trouble-fête en cette fin d’année, bien plus encore que le virus qui nous ennuie.

Il frappera sans doute à notre porte comme il l’a fait la nuit de Noël ! Qu’il aille un peu plus loin, car notre bulle est déjà complète !

« Je suis avec vous depuis si longtemps, et vous ne me connaissez pas encore ! »

Abbé Léo Palm


 

Prière universelle pour le troisième dimanche de l’Avent B

 

Priez sans relâche, rendez grâce en toute circonstance : c’est ce que Dieu attend de vous dans le Christ Jésus :

 

        Refrain : Viens, Seigneur, viens nous sauver

 

  • « Le Seigneur m’a envoyé annoncer aux prisonniers la délivrance, et aux captifs la liberté. » Seigneur, nous te confions tous ceux qui s’engagent pour le respect des droits de l’homme, ceux qui luttent pour que les prisonniers politiques soient libérés.
    Ensemble, chantons.

 

  • « Le Seigneur fera germer la justice et la louange devant toutes les nations. » Seigneur, nous te bénissons pour tous les germes de justice qui maintiennent l’espérance dans le cœur des hommes. Nous te bénissons pour ceux qui chantent ta louange au nom de toute l’humanité. Ensemble, chantons.

 

  • « Ne repoussez pas les prophètes, mais discernez la valeur de toute chose. » Seigneur, nous te confions les prophètes de notre temps, tous ceux qui discernent quelle est ta volonté dans notre monde si complexe. Ensemble, chantons.

 

  • « Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas. » Seigneur, nous te confions nos communautés chrétiennes, nous te prions pour tous ceux qui n’ont pas encore découvert le Christ Jésus, Sauveur de tous les hommes. Ensemble, chantons.

 

Seigneur, tu es le Dieu fidèle qui accomplit ses promesses de bonheur et de vie. Sois loué, maintenant et dans les siècles des siècles.


Chant pour ce dimanche :   Vienne Seigneur, vienne ton jour   (E 240)

Vienne, Seigneur, vienne ton jour
Tu feras naître un germe de justice.
Vienne, Seigneur, vienne ton jour
Que notre nuit connaisse ton amour !


La terre exulte de joie, nos déserts vont refleurir,
Dieu montre sa gloire ! Dieu montre sa gloire !
Le boiteux pourra bondir et déjà l´aveugle voit
Où luit son étoile,  Où luit son étoile.

De ces témoins ballottés, roseaux frêles au gré des vents,
Dieu fait des prophètes, Dieu fait des prophètes.
Messagers du Tout-Puissant, comment dire aux affamés :
« Soyez tous en fête ! »   « Soyez tous en fête ! »

 

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