Troisième dimanche du temps ordinaire (B)
Dimanche de la Parole de Dieu
La mission confiée à Jonas est simple et limpide : « Lève-toi, lui dit le Seigneur, va à Ninive, la grande ville, et annonce-leur que leur méchanceté est montée jusqu’à moi. » (Jon 1, 2). Jonas, un petit prophète juif, doit se rendre dans la mégapole des païens, et annoncer la parole d’un Dieu que les Ninivites ne connaissent même pas ! N’est pas peine perdue ? Mission impossible !
Jonas n’ose pas discuter avec le Seigneur et fait semblant de se mettre en route ! Mais au lieu de prendre la route vers l’est, il bifurque vers l’ouest. Il veut aller à l’autre bout du monde, à Tarsis, en Espagne. Une seule pensée l’habite : « Jonas se mit en route pour fuir », « loin du Seigneur ! » (verset 3). Il refuse son ministère de prophète. Ses motifs restent dans l’ombre. A-t-il simplement peur ? Il connaît bien sûr le destin tragique de la plupart des prophètes. Est-ce que les Ninivites lui sont complètement indifférents ? Que Dieu les détruise sans avertissement ! De toute façon, la sentence semble avoir été prononcée, et, sans le savoir, tout Ninive est déjà dans le couloir de la mort. Autant abandonner le poste ingrat de prophète et faire une petite croisière sur la mer Méditerranée.
Mais la croisière tourne vite au cauchemar. Une tempête se lève, la mer se déchaîne et le navire est menacé de naufrage. Les marins jettent la cargaison par-dessus bord, et chacun prie son dieu avec ardeur. Seul Jonas dort dans son hamac. Le capitaine n’en croit pas ses yeux : « Comment peux-tu dormir ? Lève-toi, invoque ton Dieu, afin que nous ne périssions pas ! » Puis ils tirent au sort pour voir à qui ils doivent cette tempête. Et le sort tombe sur Jonas qui est bien obligé de passer aux aveux : il est hébreu et il adore Yahvé, « le Dieu du ciel qui a fait la mer et la terre ». Il admet aussi qu’il est en fuite. « Jetez-moi à la mer ! » Jonas s’offre comme bouc émissaire. Mais les marins ne veulent pas le sacrifier. Ils espèrent encore que tous puissent être sauvés et ils rament de toutes leurs forces. En vain ! Le cœur lourd, ils jettent le prophète à la mer et implorent le pardon du Seigneur. La mer se calme à l’instant et la crainte de Dieu s’empare de ces païens. Ils offrent des sacrifices à Yahvé et prononcent beaucoup de vœux (verset 16). Ces païens reconnaissent en Yahvé le vrai Dieu, et ils espèrent ardemment qu’ils n’ont pas commis l’irréparable sur un innocent.
Le salut pour tous, voilà ce que désiraient ces matelots païens. Ils veulent même épargner le prophète qui s’est pourtant rendu coupable et les a mis en danger de mort. Le Seigneur, lui aussi, veut la vie de son prophète et il le « repêche » dans les eaux de la mort : « De la fosse tu m’as fait remonter vivant, Seigneur, mon Dieu » (2,7).
Quand, après trois jours et trois nuits, le poisson vomit Jonas sur la terre ferme, le Seigneur revient à la charge. Et déjà, la menace retentit dans les rues de Ninive : « Encore quarante jours et Ninive sera détruite. » Dans la Bible, il arrive souvent que l’homme de Dieu soit interpellé, menacé et qu’on tente de le faire taire. Rien de tel à Ninive ! Les Ninivites accueillent la Parole de Dieu et font un examen de conscience : notre mode de vie nous conduit droit dans le mur ! Adultes et enfants, même le roi, tous sont prêts à faire pénitence. Un décret royal appelle solennellement à la repentance : « On criera vers Dieu avec force, et chacun se détournera de sa mauvaise conduite et de l’iniquité que commettent ses mains » (3, 8). Ils espèrent ainsi pouvoir éviter le désastre : « Qui sait ! peut-être Dieu se ravisera-t-il, reviendra-t-il sur sa décision et retirera-t-il sa menace ; ainsi, nous ne périrons pas ! » (v. 9).
Dieu entend leur cri et voit leur conversion, et déjà il se manifeste comme le Dieu qui sauve. Il prend plaisir à la conversion des Ninivites et renonce au châtiment. Ce qui déplait à notre ami Jonas. Il fait flèches de tout bois et avance de piètres arguments : il avait bien senti depuis le début que sa mission était complètement superflue. « Je savais bien que tu es un Dieu bon et miséricordieux, lent à la colère et plein de bienveillance, et qui revient sur sa décision à faire du mal. » (4,2). Jonas a sans aucun doute mille fois raison. Dieu est Miséricorde ! Pourtant, ses paroles menaçantes n’ont pas été vaines. Après tout, c’est sa parole qui a amené les Ninivites à comprendre la gravité de leur situation et à changer de vie.
« Les temps sont accomplis, le royaume de Dieu est tout proche ! Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle ! » L’appel de Jésus touchera-t-il nos cœurs ? Ferons-nous la sourde oreille ? Ou aurons-nous le courage de faire un sérieux examen de conscience, comme les habitants de Ninive ? « Convertissez-vous ! »
Abbé Leo Palm
Prière universelle
Célébrant : Le Seigneur est le Dieu qui sauve. Qu’il manifeste son amour miséricordieux au monde et à l’Eglise :
Refrain : Dieu de tendresse, souviens-toi de nous !
- « Proclame le message que je te donne. » Seigneur, suscite encore des prophètes pour notre monde : qu’ils dénoncent le mal et les égarements qui sont source de malheur et de mort pour tant d’hommes et de femmes. Nous t’en prions.
- « Ils se détournaient de leur conduite mauvaise. » Seigneur, touche les cœurs des hommes : que nos yeux et notre intelligence s’ouvrent, que nous voyions nos aveuglements et nous laissions résolument conduire par ta lumière. Nous t’en prions.
- « Le temps est limité. » Seigneur, donne-nous le sens de l’urgence : que nous ne reportions pas à plus tard ce que nous pouvons déjà faire aujourd’hui. Que, comme les habitants de Ninive et les premiers apôtres, nous répondions aussitôt à tes appels. Nous t’en prions.
- « Je ferai de vous des pêcheurs d’hommes. » Seigneur, merci pour cette semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Que toutes les confessions chrétiennes témoignent de ton projet de rassembler dans l’unité tous les enfants de Dieu dispersés. Nous t’en prions.
Célébrant : Dieu de tendresse et d’amour, entends les supplications de ton peuple. Exauce ses prières par Jésus, le Christ, notre Seigneur.
Tu passes près de nous, Seigneur Jésus,
et tu proclames :
“Les temps sont accomplis :
le règne de Dieu est tout proche !”
Seigneur, donne-nous de le reconnaître.
Apprends-nous à vivre dans l’espérance,
à reconnaître les signes du Royaume…
Tu passes près de nous, Seigneur Jésus,
tu nous vois, tu nous appelles :
“Venez derrière moi !
Je ferai de vous des pêcheurs d’hommes.”
Seigneur, comment te suivre ?
Que ton Esprit nous donne courage,
qu’il fasse de nous tes disciples !
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Un chant pour ce dimanche :