Jésus touché !

Jésus touché !

Deuxième dimanche du temps pascal B

Lectures : Ac 4, 32-35 ; 1 P 5, 1-6 ; Jn 20, 19-31

« Nous avons vu le Seigneur ! » Nous devinons la joie immense et l’extraordinaire enthousiasme des disciples quand ils viennent raconter à Thomas ce qui leur est arrivé le soir du premier jour de la semaine. Thomas, pourtant, se montre plutôt sceptique et ne partage en rien leur enthousiasme. « Mais si, Thomas, nous l’avons vu ! Et c’était bien lui : il nous a montré ses mains et son côté ! »

Thomas veut bien croire, mais il met des conditions : il veut voir, lui aussi. Et il va encore plus loin : il ne veut pas seulement voir, mais toucher les plaies et même enfoncer son doigt dans les plaies des mains, et sa main dans le côté transpercé. Drôles de conditions, pensez-vous peut-être en vous-mêmes. Pourtant, quand on parcourt les évangiles, on rencontre beaucoup de gens qui veulent toucher Jésus, en particulier les malades. « On le priait de les laisser toucher la frange de son manteau et tous ceux qui touchèrent furent guéris. » (Mt 14, 36)

Des récits touchants

Un des plus beaux témoignages nous est donné par cette femme qui perd du sang depuis 12 ans. Perdre du sang, c’est perdre la vie, c’est mourir à petit feu. Alors que Jésus est entouré par une foule de gens, elle s’approche par derrière et touche son manteau. Elle se dit en elle-même : Si je touche seulement la frange de son manteau, je serai guérie. Nous connaissons la suite : Jésus s’arrête et questionne : « Qui m’as touché ? » Avec leur bon sens habituel, les apôtres s’en mêlent : « Mais on te bouscule de tous côtés, et tu demandes : Qui m’a touché ? » Jésus insiste : il sait que quelqu’un l’a touché « autrement » et qu’une force est sortie de lui. Alors la femme se donne à connaître, craignant sans doute d’être grondée. Mais Jésus la félicite : « Confiance, ma fille. Ta foi t’a sauvée ! » (Mt 9, 20ss) Oui, cette femme a touché Jésus avec foi, et une force de salut émane de lui et entre en elle.

D’autre part, nous voyons Jésus tendre la main pour toucher et guérir. Rappelez-vous ce lépreux qui reste à distance et implore l’aide de Jésus. « Si tu le veux, tu peux me purifier. » Jésus étend la main et le touche. « Je le veux, sois purifié ! » (Mc 1, 40ss)

Oui, Jésus n’a pas peur de toucher ou d’être touché. D’ailleurs, le Dieu de Jésus Christ est un Dieu qui se laisse toucher. Ce n’est pas un Dieu lointain qui garde ses distances. Déjà Moïse apprend devant le buisson ardent que Dieu est descendu parce qu’il a vu la misère de son peuple et entendu son cri. La misère et la souffrance de l’homme l’atteint et le touche profondément. La misère de l’homme touche le cœur de Dieu et le pousse à voler à son secours. « Je suis descendu pour les faire monter vers un pays ruisselant de lait et de miel. » (Ex 3) En Jésus Christ, cette proximité prend visage d’homme : l’attitude de Jésus traduit l’attitude de Dieu. Face à la misère de l’homme, le cœur de Dieu se retourne. Plus encore : il en a le cœur brisé, le cœur transpercé. 

Nous serions tentés de faire la moue devant les conditions que met Thomas. Jésus est moins sévère que nous (que moi, en tout cas) : car il revient exprès pour le Jumeau et lui présente ses plaies pour qu’il puisse les toucher. Il veut le guérir de son incrédulité. Car le Seigneur a besoin d’apôtres avec une foi saine et solide. Elle est accordée à Thomas qui s’écrie : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »

 

 

Une foi touchante

« Thomas, parce que tu m’as vu, tu as cru ; bienheureux ceux qui croient sans avoir vu. » (Jn 20, 29) Jésus pense sans doute aux innombrables croyants des siècles à venir. Mais il se souvient peut-être aussi d’un homme qui l’avait franchement enthousiasmé par sa foi. (Lc 7, 1-10)

Un centurion romain, dont le serviteur est à la mort, ne sait plus à quel saint se vouer. En tant que païen, il n’ose pas aller voir Jésus pour demander son aide. Alors, il envoie quelques notables juifs pour qu’ils plaident sa cause. Jésus se met en route. Et voilà qu’une autre délégation vient à sa rencontre : « Ne te donne pas la peine de venir, lui fait dire le soldat. Il suffit que tu dises une parole pour que mon serviteur soit sauvé ! » Le soldat romain ne doit pas voir Jésus, et Jésus n’a pas besoin de toucher le malade ou de lui imposer les mains. Une parole suffit !

Jésus est en admiration devant la pureté de la foi du centurion. Il n’a pas besoin de voir (Jésus) pour croire (en lui) : « nous cheminons dans la foi, non dans la claire vision. » (2 Co 5, 7) Et, grâce au soldat romain, Jésus voit grand : « Beaucoup viendront de l’orient et de l’occident prendre place avec Abraham, Isaac et Jacob au festin du royaume des cieux » (Mt 8, 11), car les vrais enfants d’Abraham ne sont pas ses descendants selon la chair, mais ses descendants selon la foi. Abraham a eu foi en la promesse de Dieu. « Heureux ceux qui croient sans avoir vu ! »

« Sans te voir nous t’aimons, sans te voir nous croyons.
Et nous exultons de joie Seigneur, sûrs que tu nous sauves.
Nous croyons en toi. »

Abbé Léo Palm


Prière universelle

Le Seigneur ressuscité se manifeste aux siens : demandons-lui d’avoir part à sa vie.

Refrain : O Christ ressuscité, exauce-nous.

  • Jésus ressuscité, tu es présent au milieu de ceux qui se rassemblent en ton nom : donne ta paix aux hommes qui sont tourmentés par les épreuves. Nous t’en prions.

 

  • Jésus ressuscité, tu répands ton souffle sur les apôtres : viens offrir à ton Eglise la force de ton Esprit vivifiant et suscite des apôtres enthousiastes et infatigables. Nous t’en prions.

 

  • Jésus ressuscité, tu envoies tes disciples annoncer le pardon : suscite encore des témoins et des artisans de ta miséricorde. Nous t’en prions.

 

  • Jésus ressuscité, Thomas te proclame son Seigneur et son Dieu : conduis ceux qui doutent à la plénitude de la foi. Nous t’en prions.

 

  • Jésus ressuscité, tu déclares heureux ceux qui croient sans avoir vu : conduis tous les croyants à la plénitude de la joie. Nous t’en prions.

 

Tu es là, Seigneur, au milieu de ceux qui sont rassemblés en ton nom. Entraîne-nous dans ta louange et ton action de grâce, maintenant et dans les siècles des siècles.


Un chant

 

 

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