« Laetare ! Réjouissez-vous ! »

« Laetare ! Réjouissez-vous ! »

4ième dimanche du Carême B

Lectures : 2 Chron. 36, 14…23 ; Ep 2, 4-10 ; Jn 3, 14-21

« Homme, va à l’essentiel ! » Cette petite phrase d’un poète du 17ième siècle résume ce que le Carême nous suggère chaque année : Allez à l’essentiel ! Car il est vrai que, très souvent, il y a beaucoup de dispersion et même beaucoup des distractions dans nos vies. Et quelque part on nous invite à nous distraire en permanence. Bien sûr, depuis un an, on nous bassine les oreilles avec les « secteurs essentiels » de nos vies qu’il faut garder ouverts à tout prix. Mais ce sont les experts et les politiciens qui ont la prétention de nous dire ce qui est essentiel pour nous. La religion, pour qui la dimension communautaire est essentielle, n’en fait apparemment pas partie ! Les tatouages et la manucure sont décidemment plus essentiels que la « cure d’âmes ». Nous avons évidemment le droit, voire le devoir de protester, de faire entendre nos voix. C’est essentiel. Pourtant, l’unique nécessaire est peut-être ailleurs, comme le disait Jésus à Marthe de Béthanie. « Une chose est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part. Elle ne lui sera pas enlevée ! » (Lc 10, 42)

La meilleure part

« Chrétien, va à l’essentiel ! Choisis la meilleure part que personne ne pourra t’enlever ! » Les lectures de ce dimanche nous redisent avec insistance ce qui est au cœur de notre foi chrétienne, ce qui est véritablement central, ce sur quoi tout le reste vient s’articuler et se greffer. Au cœur du christianisme se trouve le Christ. L’évangile de ce jour répond à deux questions vitales : D’où vient-il ? Et que fait-il pour nous ?

Jésus le dit succinctement et clairement à Nicodème qui vient le voir de nuit. Le fait qu’il vienne de nuit signifie que Nicodème ne voit pas clair. Mais Jésus va l’éclairer.

D’où vient Jésus ? Il descend du ciel, d’auprès de Dieu. Et seul celui qui vient d’auprès de Dieu peut nous dire qui est Dieu. Lui seul peut nous révéler le vrai visage du Père. Car, nous, les hommes, nous nous faisons souvent une fausse image de Dieu, une image que nous nous forgeons nous-mêmes. C’est d’ailleurs ce que nous faisons régulièrement avec les autres. Mais l’idée que nous nous faisons d’une personne correspond rarement à ce qu’elle est réellement. Il faut que nous découvrions son vrai visage. Jésus est descendu du ciel pour être le visage humain de Dieu : « Qui m’a vu a vu le Père ! »

Que va-t-il arriver à Jésus ? Va-t-on l’accueillir les bras ouverts ? Va-t-on croire en ce qu’il nous dit de Dieu ? Non ! Jésus est rejeté et mis en croix à cause de ce qu’il dit et fait au nom de Dieu. Mais d’emblée, il rapproche sa crucifixion d’un épisode étrange de l’Ancien Testament : la plaie des serpents dans le désert. Ces serpents mordaient et tuaient les Hébreux rebelles. Mais Moïse prie en faveur du peuple. Alors Jahvé demande à Moïse de dresser un mat sur lequel il aura fixé un serpent en bronze. Ceux qui lèveront les yeux vers ce serpent seront sauvés. Comme le serpent, Jésus sera élevé. Ceux qui se tourneront vers le crucifié avec foi auront la vie sauve.

Qu’est-ce qui se révèle dans la croix de Jésus ? (Ou qu’est-ce qui se cache derrière elle ?) Jésus nous le dit dans un des plus beaux versets des évangiles : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique. » Le Père aime le monde à la folie. La preuve ? Le don de son Fils unique ! Le Père n’a nullement envie que le monde aille à sa perte, il veut le sauver coûte que coûte. Il est prêt à payer le prix fort : son Fils. Notez d’ailleurs que le verbe « aimer » est ici utilisé pour la toute première fois dans l’évangile selon saint Jean et que Dieu en est le sujet : une manière subtile de nous dire : Dieu nous a aimés le premier ! Il a toujours l’initiative !

Vivons en enfants de lumière

Les hommes, eux, aiment aussi. Mais ils n’aiment pas Dieu, ils aiment les ténèbres. Et ils les aiment parce qu’elles permettent de faire le mal à l’abri des regards des autres et sans se faire prendre. (Même sur internet, il y a un « dark net », une toile qui se soustrait aux regards.) Aussi les hommes détestent-ils la lumière (Je suis la lumière, dit Jésus). Ceci explique le rejet de Jésus :il vient projeter sa lumière sur nos vies et nous met ainsi dans l’embarras. Face à cette lumière, deux réactions sont alors possibles : ou bien, j’essaie d’éteindre cette lumière embarrassante (c’est ce que nous avons le fait le vendredi saint) et nous continuons à vivre de la même manière ; ou bien nous faisons la vérité et changeons de vie et de comportement – alors, je n’ai plus rien à craindre de la lumière. Avec l’aide du Seigneur, j’apprendrai à vivre en enfant de lumière sur les chemins où l’Esprit nous conduit…

« Homme, va à l’essentiel ! » Va à Jésus. Comme Marie à Béthanie, comme Nicodème à Jérusalem, assieds-toi à ses pieds et mets-toi à son écoute. Il te montre le vrai visage de Dieu, d’un Dieu qui aime le monde à la folie et veut le sauver à tout prix. Lève les yeux et contemple le Crucifié : Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique afin que tout homme qui croit en lui ne périsse pas mais ait par lui la vie éternelle. Et le Seigneur te rendra la joie, la joie d’être sauvé !

                                                                                                                                                    Abbé Leo Palm


Prière universelle

Dieu est riche en miséricorde. Il nous fait revire avec le Christ. Forts de notre foi en ce Dieu d’amour, offrons-lui notre prière commune :

               Refrain : Entends le cri des hommes monter vers toi, Seigneur.

  • Seigneur, nous te prions pour les victimes de la terreur et de la violence. Nous te prions aussi pour tous ceux meurent dans l’indifférence générale, les innombrables victimes dont personne ne se préoccupe.

 

  • Seigneur, nos te prions pour tous les prophètes que tu envoies dans le monde. Nous te prions aussi pour ceux qui méprisent ta Parole et tournent en dérision ceux qui parlent en ton nom.

 

  • Seigneur, nous te prions pour ceux qui, comme Nicodème, te cherchent dans la nuit. Nous te confions tous ceux qui ignorent à quel point tu aimes notre monde et tous les hommes qui peuplent cette terre.

 

  • Seigneur, nous te prions pour ceux qui vivent dans la misère, ceux qui sont menacés par les injustices, la faim et la violence. Nous te confions ceux qui vivent dans la surabondance et le gaspillage et que tu appelles à la solidarité et au partage.

 

Seigneur, donne-nous d’agir dans la vérité. Ne permets pas que nous pactisions avec les ténèbres et fais de nous des enfants de lumière. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.


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POUR UN MONDE PLUS JUSTE

Cette année, Entraide et Fraternité marque les 60 ans de sa première campagne de Carême de partage, cette toute première campagne qui a vu le jour en 1961 pour répondre à une terrible famine dans la province du Kasaï au Congo. Depuis, nous avons créé des relations partenariales durables dans les pays du sud, nous avons développé une expertise reconnue par nos pairs, nous avons permis à des centaines de milliers de personnes de vivre une vie digne, dans le respect de leur humanité.

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Un chant

 

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