Elle est là du début à la fin. Il est question d’elle dès le premier chapitre du premier évangile. Il est encore question d’elle à l’avant-dernier chapitre du quatrième évangile. De qui s’agit-il ? De Marie, bien évidemment ! Marie de Nazareth, la Mère de Jésus.
« Ne crains pas de prendre Marie chez toi »
Saint Joseph est un peu perdu. Sa fiancée est enceinte de l’Esprit Saint. Le Seigneur l’a choisie pour devenir la Mère du Sauveur, la Mère de Dieu. Est-ce que cette élection ne met pas Joseph hors-jeu ? Pas du tout ! En songe, l’Ange du Seigneur lui donne un bon conseil : « Ne crains pas de prendre chez toi, Marie, ton épouse… » Une fois réveillé, il prend Marie chez lui (Mt 1, 18-25).
Tendrement, Jésus regarde ceux qui se tiennent au pied de la croix. « Voyant sa mère et près d’elle le disciple qu’il aimait, Jésus dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. » puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Et depuis cette heure-là, le disciple la prit chez lui » (Jn 19, 26-27).
Joseph et Jean ont reçu le même cadeau. Marie. Tous deux l’ont accueillie joyeusement chez eux ! Quelle délicatesse de la part du Seigneur : il nous offre sa Mère. « Prenez-la chez vous ! » Bienheureux foyers où Marie est accueillie comme membre de la famille. Bienheureux appartement où une personne isolée peut regarder longuement une statue, une icône, une image de la Vierge Marie en lui disant : « Je te salue, Marie ! Et merci d’être venue à moi en toute hâte pour briser ma solitude. Merci pour ta présence à mes côtés. »
« Fondez votre domaine chez nous »
En ces semaines où le sanctuaire de Banneux reste désespérément désert, à l’approche du 1er mai où nous aurions dû célébrer joyeusement l’ouverture de la saison des pèlerinages, en ces jours où tant de pèlerins sont empêchés de venir, je me dis, soulagé : « Heureusement, le Seigneur avait tout prévu en nous conseillant : Prenez ma mère chez vous. Je vous la confie, et je vous confie à elle. Chez elle, vous êtes en de bonnes mains ! »
Entre le 20 et le 24 avril, nous aurions dû offrir l’hospitalité aux pèlerins de Tournai et de l’Alsace. La crise sanitaire en a décidé autrement. Un voyage et un séjour auprès de la Vierge des Pauvres étaient exclus. Et pourtant, le triduum a bien eu lieu, grâce aux merveilles du web. En pensée, les pèlerins se sont rendus chaque jour à la chapelle des apparitions et à la source, grâce aux méditations, aux vidéos et aux prières disponibles sur internet, un chemin spirituel a été possible. La crise sanitaire a ainsi eu un effet secondaire inattendu : l’apparition de « pèlerins à domicile ».
Marie a été pèlerine bien avant nous. Et elle n’en a pas encore perdu l’habitude. En tant que « Vierge pèlerine » elle se réjouit d’aller de maison en maison et de nous rejoindre dans notre quotidien. N’est-ce pas un peu ce que les commencements de Banneux nous rappellent ?
C’était le dimanche 15 janvier, jour du Seigneur. A l’église, Mariette Beco et sa famille avaient brillé par leur absence. Qu’à cela ne tienne ! Le soir, Marie brille par sa présence dans le jardin des Beco, offrant lumière dans l’obscurité, chaleur dans le froid glacial. Présence surprenante, mais tellement bienfaisante. Irruption de Marie au cœur de nos vies. « Et la mère de Jésus était là » (Jn 2,2).
Alors, en ces semaines de confinement, soyons heureux d’avoir Marie chez nous. Et soyons « pèlerins à domicile » !
Abbé Leo Palm
Prière universelle
- Seigneur, nous te confions tous les malades et ceux qui les soignent, les mourants et leurs familles, les personnes qui souffrent de l’isolement qui est leur imposé : que tous puissent accueillir la grâce de l’espérance et de la persévérance. Nous t’en prions.
- Seigneur, nous te confions tous ceux qui s’éloignent tristes et déçus, tournant le dos à l’Eglise : que, comme Jésus, nous soyons à leur écoute et prenions au sérieux leurs déceptions et leur désespoir. Nous t’en prions.
- Seigneur, nous te confions nos cœurs qui sont lents à croire : donne-nous un grand amour des Evangiles. Que nos cœurs deviennent brûlants à l’écoute de la Parole qui nous révèle ton projet d’amour pour toute l’humanité. Nous t’en prions.
- Seigneur, nous te confions tous les baptisés : donne-nous un grand amour de l’eucharistie. Guéris-nous de nos aveuglements : que nos yeux s’ouvrent pour découvrir le Ressuscité, réellement présent parmi nous, quand nous rompons le pain. Nous t’en prions.
- Seigneur, nous te confions les messagers de la Bonne Nouvelle : donne-leur un nouvel élan missionnaire. Que, comme les disciples d’Emmaüs, la rencontre avec le Seigneur Jésus leur donne des ailes pour aller à la rencontre de nos contemporains. Nous t’en prions.