Bonne fête de Pâques

Bonne fête de Pâques

« Achève en nous ton ouvrage, Seigneur »

Jésus vient d’expirer. Alors, Joseph d’Arimathie sort de l’ombre. Il ose aller chez Pilate pour demander le corps de Jésus. Et Pilate accède à sa demande.

« Après avoir acheté un linceul, Joseph descendit Jésus de la croix, l’enroula dans le linceul. Il le déposa dans une tombe qui était creusée dans le rocher, et il roula la pierre à l’entrée du tombeau » (Marc 15, 46).

Une fin en mineur

Joseph n’était pas seul. Les femmes qui avaient suivi Jésus depuis la Galilée étaient restées là au pied de la croix jusqu’au dernier souffle du Seigneur. Comme elles auraient maintenant voulu prendre le temps pour laver son corps torturé ; comme elles auraient voulu l’embaumer d’aromates et de parfums…  Mais le temps presse : le sabbat approche, et elles veulent observer le repos, selon le commandement (Luc 24, 1).

Oui, comme elles auraient voulu aller jusqu’au bout. A cause de la Loi, leur œuvre de miséricorde doit rester inachevée.

Mais ce n’est que partie remise. Le premier jour de la nouvelle semaine, de grand matin, elles seront là, fidèles au poste…  

« Qui nous roulera la pierre ? » se demandent-elles, chemin faisant.

Surprise ! Quelqu’un les a devancées, la pierre est roulée. Et le cadavre qu’elles voulaient embaumer a disparu… Aurait-on volé le corps du Seigneur ? Mais chose curieuse : le linceul est bel et bien là, à l’endroit où l’on avait déposé le corps. Où est-il passé ? Que s’est-il passé ? Qui est-ce qui les a devancées ?

Une parabole majeure

Est-ce que Jésus lui-même ne leur avait pas raconté la suite de l’histoire, n’avait-il pas soulevé depuis longtemps déjà un coin du voile (du linceul ?) qui couvre le grand mystère du calvaire ?

« Je vais aller chez mon père, » avait dit un fils dans une célèbre parabole.

« Je vais aller chez mon Père… Comme il était encore loin, son Père l’aperçut et fut pris de pitié. Il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers…

Le Père dit aux serviteurs : Vite, apportez la plus belle robe, et habillez-le ; mettez-lui l’anneau au doigt et les sandales aux pieds. Amenez l’Agneau pascal, tuez-le ; mangeons et festoyons, car mon Fils que voici était mort et il est revenu à la vie, il était perdu, et il est retrouvé ! »

Et ils se mirent à festoyer ! » (Voir Luc 15, 18-24)

 

 « N’ayons pas peur de vivre au monde, Dieu nous a devancés »

C’est la fête de Pâques, et pourtant beaucoup n’ont pas le cœur en fête. Je pense à toutes ces familles en deuil, toutes ces personnes qui sont empêchées d’accompagner leurs bien-aimés jusqu’au bout ; qui n’ont pas le temps de se recueillir devant leurs défunts lavés, habillés et reposant enfin en paix après une longue agonie ; qui n’ont pas l’occasion de les entourer d’amour et de prières avant de les déposer dans la terre ; qui n’ont pas la possibilité de se prendre dans les bras pour se consoler les uns les autres… Toutes ces œuvres de miséricorde restent cruellement inachevées.

Mais plus tard, après la crise, plus tard nous pourrions faire quelque chose… Non, pas plus tard ! C’est ici et maintenant que ça doit se passer ! Il nous faut une espérance, ici et maintenant !

Car toutes nos œuvres resteront toujours inachevées. Heureusement, Quelqu’un prend toujours le relais dès que nous faisons un acte d’abandon : « Père, entre tes mains, je remets ma vie » (Luc 23, 46).

« Comme il était encore loin, son Père l’aperçut et fut pris de pitié, il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers.

Alors l’enfant lui dit : « Père, j’ai péché contre le ciel et contre toi ; je ne suis pas digne d’être appelé ton enfant… »  Mais le Père dit aux serviteurs : « Vite, apportez la plus belle robe, et habillez-le ; mettez-lui l’anneau au doigt et les sandales aux pieds. Amenez le veau gras ; tuez-le, mangeons et festoyons, car mon enfant que voici était mort et il est revenu à la vie, il était perdu et il est retrouvé » « Tout est achevé ! » (Jean 19, 30)

« Seigneur, je te remercie pour l’œuvre que tu es en train d’accomplir dans ma vie. Ce que tu as commencé à faire n’est pas terminé. Quand je serai au ciel, au jour de Christ, alors je serai parfait(e) ! D’ici là, je veux continuer à te faire confiance et te laisser achever ton œuvre en moi. » (Eric Célérier)

Oui, nous t’en supplions, « achève en nous ton ouvrage, Seigneur ! »

                                                                                   Joyeuses Pâques !

                                                                                  Abbé Leo Palm

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