Baptême du Seigneur

Baptême du Seigneur

Notre baptême est bien plus qu’un rite de purification. Il est LA rencontre de notre vie, la rencontre avec le Seigneur Jésus ; ici se noue une alliance pour le temps et l’éternité. Ici commence notre grand retour au jardin d’Eden.

« Viens, ma toute belle ! Viens dans mon jardin ! »

Comme j’aime lire et méditer la première rencontre des apôtres André et Jean avec Jésus, telle que le quatrième évangile nous la raconte. (Jn 1, 35-42)

Nous sommes au bord du Jourdain. Jean aperçoit Jésus qui passe. Il le montre du doigt : « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde. » Alors deux disciples quittent le Baptiste et se mettent à suivre Jésus. Le Seigneur sent que des personnes marchent à sa suite, il se retourne. Premier face-à-face ! Un moment inoubliable qui se grave à tout jamais dans le cœur d’André et de Jean.

« Que cherchez-vous ? » demande Jésus. Ils ne le savent pas trop. Alors, un peu confus, l’un d’eux répond : « Rabbi, où demeures-tu ? » « Venez et voyez ! »

Ils vont avec lui, voient où il demeure et restent avec lui ce jour-là. C’était vers 16 h, se souvient Jean avec précision.

« C’était vers 19h ! »

Que de points de contact entre cette belle page johannique et les événements de l’hiver 1933 à Banneux ! Je retiens avant tout le face-à-face entre Mariette et la Belle Dame. Oui, Mariette n’a jamais vu la Belle Dame de dos. Même quand elle conduit la petite à la source, Marie marche à reculons. « Ne me cache pas ta face, dit le Psalmiste dans sa prière, car c’est ta face que je cherche. » (Ps 26) « Mais quelle idée vous vous faites de nous ! s’exclame le Seigneur, et avec lui, sa Mère. C’est plutôt vous qui vous détournez de moi. Rappelle-toi Adam et Eve. Quand, au soir tombant, je les cherchais dans le jardin, je ne les ai pas trouvés. Et j’ai crié, crié : « Adam, où es-tu ? » Alors, je les ai vu sortir de derrière l’arbuste où ils s’étaient cachés. Oui, par et avec la Vierge des Pauvres, le Seigneur nous redit haut et fort : « Cherchez ma face ! »

Marie, douce lumière

En guettant par la fenêtre, Mariette aperçoit une Dame rayonnante d’une chaude lumière intérieure. La fillette n’est pas une rêveuse ou une illuminée ; elle a les deux pieds sur terre. Elle ne voudrait pas succomber à une illusion : ne serait-ce pas tout simplement le reflet de la lampe à pétrole qui se trouve sur la table de la cuisine ? Elle prend la lampe, la porte dans la pièce à côté, revient à la fenêtre : la Belle Dame est toujours là. Souriante, elle l’appelle d’un signe de la main.

Mariette n’a qu’une seule envie : sortir et aller à la rencontre de la Vierge de lumière. Là, je ne peux m’empêcher de penser à une autre page superbe de l’évangile de Jean (Jn 4, 1-42), celui de la rencontre de Jésus avec la Samaritaine au bord du puits. Elle vient avec une cruche pour puiser de l’eau, mais après sa rencontre avec le Seigneur, elle oublie tout simplement ce pauvre récipient dans lequel elle devait emporter de l’eau potable. Tel un sourcier, Jésus lui a indiqué la source qui est en elle et qui était ignorée et encombrée depuis si longtemps. Désormais, une source coule en elle et déborde sur ses concitoyens. Une source jaillit dans son cœur et lui permet de goûter l’eau vive qui désaltère vraiment.

La Samaritaine échange sa cruche contre une source d’eau vive : elle a gagné au change ! Il en va de même pour Mariette : elle laisse la lampe à pétrole pour la belle lumière de la Dame ; la chaleur du poêle à charbon ne fait pas le poids devant la chaleureuse et maternelle tendresse qu’elle rencontre dans le jardin.

Un jardinet

A propos de jardins ! Trois me viennent en tête quand je pense à la Bible. Le jardin d’Eden, bien sûr. Le jardin des oliviers. Et le jardin où se trouvait le tombeau de Jésus. (Jn 19, 41s)

C’est ce dernier que Marie Madeleine visite le dimanche matin alors qu’il fait encore sombre. Catastrophe : le tombeau est vide ! Elle redouble de tristesse car même le cadavre du Seigneur n’y est plus. Alors, elle pleure toutes les larmes de son corps. Subitement, elle sent que quelqu’un se tient derrière elle. Elle se retourne pour un face-à-face. Mais un voile de deuil l’empêche de voir clair. Elle prend l’homme pour le gardien du jardin. « Si c’est toi qui l’a pris, dis-moi où tu l’as mis et j’irai le chercher. » Un mot suffit pour que ses yeux s’ouvrent ! « Marie ! » – « Oh, Rabbouni ! Mon maître ! » « Ma chère Marie, c’est toi qui est perdue, et c’est moi qui viens te chercher pour qu’avec moi, tu puisses recevoir et manger le fruit de l’arbre de la vie ! Je viens te chercher pour, qu’avec moi, tu retrouves le jardin d’Eden. Tu te souviens de ce que la Bible en dit : « Un flux montait de la terre et irriguait la surface, un fleuve sortait d’Eden pour irriguer le jardin. » (Gn 2, 6.10)

Oui, « viens ma toute belle, viens dans mon jardin. L’hiver s’en est allé et les vignes en fleurs exhalent leur parfum. Viens dans mon jardin. » (Cant. 2, 8…14)

                                                                                                                                     Abbé Leo Palm


Prière universelle pour la fête du Baptême de Jésus

Tournons-nous vers le Dieu vivant. Avec foi et espérance, confions-lui notre prière commune :

  • Seigneur, avec tous les chrétiens, nous te disons merci pour notre baptême : tu as fait de nous tes enfants adoptifs. Donne-nous de travailler sans relâche à un monde plus fraternel. Fais-nous découvrir en chaque être humain une personne digne de respect et d’amour. Nous t’en prions.

 

  • Seigneur, avec tous les baptisés, nous te disons merci pour Jésus, ton Fils bien-aimé : il nous révèle ton vrai visage. Donne-nous de l’écouter et de le regarder. Fais-nous découvrir qu’à sa suite, nous pourrons réaliser ton règne de justice et de paix. Nous t’en prions.

 

  • Seigneur, avec tous les hommes, nous te demandons pardon pour nos égarements, notre insouciance et la violence qui habite si souvent notre cœur. Donne-nous de renoncer à nos idées mauvaises et erronées. Fais-nous la grâce d’une vraie conversion. Nous t’en prions.

 

  • Seigneur, avec tous les hommes, nous te prions pour toutes les victimes de la terreur et de l’exploitation, de la guerre et de la misère. Donne-leur ta lumière. Fais-nous la grâce d’une compassion qui nous fasse réagir et agir conformément à l’Evangile. Nous t’en prions.

Seigneur, ta Parole ne revient pas vers toi sans avoir accompli ce que tu désires. Qu’elle guérisse et transforme nos cœurs, par Jésus, le Christ, notre Seigneur.


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