Voyage, voyage !

Voyage, voyage !

Solennité de l’Epiphanie du Seigneur

 

A Noël, ça bouge de tous côtés !

Les anges descendent du ciel et rejoignent les bergers dans leurs campagnes.

Les bergers, à leur tour, se rendent à l’étable et découvrent, couché sur la paille de la mangeoire, l’enfant de la promesse. Ils quittent leurs troupeaux et découvrent l’Agneau de Dieu. Ce Fils de David, ce fils du charpentier, dira plus tard qu’il est le bon berger qui veut prendre soin des brebis et les conduire sur des prés d’herbe fraîche où elles ne manqueront de rien.

Et ça bouge aussi au loin ! Trois mages d’orient sont en chemin. L’orient est le pays du soleil levant. Eh bien, ils tournent le dos au soleil pour suivre une étoile qui brille dans le firmament. Mais quand est-ce que les étoiles brillent ? La nuit, bien sûr. Ils renoncent à la lumière du jour et cheminent dans la nuit, en se confiant à la lumière de cet astre.

Bergers et mages ont invité l’invitation au voyage, « mais c’est de nuit » ! Et ils acceptent de se laisser conduire vers la Lumière qui deviendra le nouveau centre de gravité de leur vie !

Inertie

Mais il y a une troisième invitation au voyage, et là ça ne bouge pas du tout ! Les mages arrivent à Jérusalem et frappent à la porte du roi Hérode. « Où est le roi qui vient de naître ? Nous sommes venus pour l’adorer ? » Dans la famille d’Hérode, il n y a pas eu de naissance récemment. Il ne sait que répondre. Mais très vite, il aura la bonne réponse, car il fait appel aux sages, experts de la Parole de Dieu. Ils consultent le rouleau d’Isaïe et proclament haut et fort : « Il faut aller à Bethléem ! » C’est dans la cité de David que le roi des juifs, le messie doit venir au monde. Curieusement, le roi se contente de renseigner et d’envoyer les mages. Lui-même ne bouge pas. Hérode est au milieu d’un peule privilégié à qui Dieu a parlé et qu’il a voulu préparer et intégrer dans son grand projet de salut. Ce peuple a reçu la Parole de Dieu dont le psalmiste fait l’éloge : « Ta parole est la lumière de mes pas, ma lampe de ma route. » Ni les scribes, ni le roi ne font le pas pour prendre la route. La parole semble donc inutile pour eux ; bergers et mages, par contre, n’ont pas laissé retentir l’appel de Dieu en vain.

Vous vous dites peut-être en vous-même ; mais Hérode projetait de se rendre auprès de l’enfant pour l’adorer à son tour. Mais Matthieu dit clairement que c’est un mensonge. Il veut savoir où se trouve l’enfant, c’est vrai. Mais il n’a nullement l’intention de l’adorer. Il veut envoyer des soldats pour éliminer le nouveau-né. Il ruse avec les mages et espère que, naïvement, ils lui livreront l’enfant. Mais l’ange du Seigneur s’en mêle et éclaire les mages sur les vraies intentions d’Hérode.

Hérode et les scribes ne bougent pas. Ils ne permettent pas que l’enfant devienne le nouveau centre de gravité de leur vie. Ils voudraient même éteindre la Lumière du monde et ne souhaitent pas qu’elle éclaire leur vie.

Maison de Dieu

Les mages reprennent la route, suivant l’étoile, qui s’arrête au-dessus de la maison où se trouve l’enfant. L’évangéliste Matthieu ne parle pas d’étable, mais de maison. Il veut nous dire par-là que la Maison de Dieu n’est pas à Jérusalem ; dorénavant, elle est là où se trouve Jésus.

Un jour, Jésus entrera dans la Maison de Dieu à Jérusalem et y fera scandale. Il chassera les marchands et les changeurs. On l’interpelle : « De quel droit fais-tu cela ? – Détruisez ce temple et moi, en trois jours, je le relèverai. » Et l’évangéliste d’ajouter : il parlait du temple de son corps.

Oui, un jour à Jérusalem, Jésus sera livré aux mains des puissants qui le mettent à mort. La Lumière va s’éteindre.

Mais trois jours plus tard, ça bouge de tous côtés. Alors qu’il fait encore nuit, des femmes se mettront en route et feront une découverte qui a changé la face du monde : le tombeau est vide, Jésus Christ est ressuscité… Un nouveau matin se lève, et commence le huitième jour, un jour qui ne connaît pas de nuit, le jour où la Lumière de la Vie brille, éternellement !

Abbé Leo Palm.


Prière universelle pour l’Epiphanie

 

La lumière du Christ s’est manifestée pour toutes les nations. Que notre prière commune en ce jour se fasse vraiment universelle :

            Refrain : Jésus, Fils de Marie, exauce-nous

  • « Les nations marcheront vers ta lumière » : Seigneur, illumine tous les peuples de la terre afin qu’ils découvrent le chemin du respect mutuel et d’une cohabitation pacifique et harmonieuse. Nous t’en prions.

 

  • « Lève les yeux, regarde : tes fils et tes filles reviennent de loin » : Seigneur, rassemble les familles dispersées par la guerre ou la terreur, les disputes ou les trahisons. Nous t’en prions.

 

  • « Ton cœur frémira et se dilatera » : Seigneur, guéris-nous de nos étroitesses et de notre méfiance ; donne-nous un cœur miséricordieux qui vibre au contact de toute détresse humaine. Nous t’en prions.

 

  • « Tous proclameront les louanges du Seigneur » : Seigneur, guéris-nous de notre ingratitude ; ouvre nos yeux afin qu’ils découvrent les merveilles que tu accomplis pour sauver l’humanité. Nous t’en prions.

 

Accueille la prière de ton Eglise, Père très bon, pour que vienne sur la terre ton royaume de lumière et de paix. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.


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